Abbas Saladi

Né en 1950 à Marrakech, Abbès Saladi interrompt ses études de philosophie à Rabat en 1977 pour des raisons médicales. De retour à Marrakech, il se consacre à la peinture. Comme il a besoin d’argent, sa mère vend ses tableaux sur la place Jamaâ el Fna. Il est découvert par le directeur de l’American Language Center de Marrakech qui va l’aider à organiser une exposition en 1978.

Décédé en 1992, Abbès Saladi continue de vivre à travers ses œuvres. Ce grand peintre marrakchi s’est souvent démarqué par ses dessins plein d’imagination et de détails.

Le plasticien a consacré sa vie à la créativité puisqu’il a produit des milliers de dessins qui figurent dans des collections publiques et privées. Des dessins atypiques qui réunissent majestueusement les animaux, la nature et les hommes et invitent le public à plonger dans cet univers mystique.

Le parcours de Saladi est singulier. Ce peintre fascine par l’étrangeté de son imagination. Ses travaux naugurent un style spécifique basé sur la métamorphose et l’hybridation. Son univers pictural offre une mosaïque de motifs puisés dans l’imaginaire arabo-musulman, de corps hybrides, de zelliges, de minarets. La précision du trait, la profusion des détails, alliées à la subtilité des tons, à la transparence des lavis, bouleversent les bases du réel, déforment les êtres plus que les choses et ouvrent un monde fantasmagorique où règne l’oiseau chimérique. Saladi cultive la symétrie et, en conteur émérite, il nous familiarise avec des personnages irréels issus de la symbiose du végétal, de l’animal et de l’humain.

Avec ses peintures oniriques fantastiques, il a marqué, dès les années 1980, d’une pierre blanche la création au Maroc. En juin 2015, c’est sans surprise que le peintre, mort en 1992 à l’âge de 41 ans, bat un record de vente avec L’Offrande. Le tableau a été cédé à 4,1 millions de dirhams au cours d’une vente organisée en duplex entre la maison de vente aux enchères parisienne Million et la tangéroise Mazad & Art. Jusqu’à aujourd’hui, L’Offrande est l’œuvre la plus chère de l’histoire de l’art au Maroc.