Des œuvres en grand format de la célèbre et regrettée artiste photographe Leila Alaoui sont exposées à la Maison des Arts de Créteil. Elles sont intégrées à la Biennale sociale et environnementale de la photographie à Paris «Photoclimat».
A cet effet, le public découvre ainsi une installation issue de la série «Les Marocains». Il faut dire que cette série réunit une trentaine de portraits de Marocains, dont certains inédits. Inspirée par The Americans, le portrait de l’Amérique d’après-guerre réalisé par Robert Frank, son road-trip à travers le Maroc rural a pour but de photographier des femmes et des hommes appartenant à différents groupes ethniques, Berbères comme Arabes. Ce projet constitue une archive visuelle des traditions et des univers esthétiques marocains. Les visiteurs découvrent ainsi la série «Crossings». Celle-ci explore l’expérience des migrants subsahariens qui s’embarquent dans un voyage périlleux pour atteindre les rivages insaisissables d’Europe. La série se concentre sur le traumatisme collectif provoqué par l’expérience de la traversée des frontières et du devenir d’une communauté fragile dans un nouvel habitat. Tout en explorant les textures de la transition psychologique et physique, l’installation s’oriente également vers le concept d’Europe en tant qu’utopie problématique dans l’imaginaire africain.
Enfin, les amateurs de l’art contemplent «No Passara». Ceci est le premier projet de l’artiste. Il propose une série de 24 images commandée par l’Union européenne en 2008, présentant des jeunes marocains imaginant un eldorado de l’autre côté de la Méditerranée. No Passara capte la vie de jeunes marocains qui rêvent d’un avenir meilleur de l’autre côté de la Méditerranée. Les images témoignent de leurs réalités comme de leurs illusions. Dans leurs tentatives de brûler la frontière, beaucoup finissent par brûler leur identité, leur passé et parfois leur vie. Ce projet a été commandé par l’Union européenne en 2008.