Mohammed KACIMI, peintre, poète, créateur d’images et d’événements, né à Meknès en 1942, décédé à Témara en 2003.
C’est dans l’atelier de la plasticienne Jacqueline Brodskis qu’il commence à explorer le monde passionnant de la peinture. Doté d’une puissance créative et d’une rigueur phénoménale dans le travail, il accède rapidement à une notoriété internationale. Mais les honneurs et la célébrité n’ont jamais détourné Kacimi de l’essentiel : la création authentique et l’engagement sincère pour un monde meilleur.
Mohammed Kacimi est l’un des plus importants plasticiens marocains d’après-guerre. Artiste novateur et engagé, instigateur et témoin principal de la mondialisation de l’art contemporain arabe, il a largement influencé l’évolution de la scène artistique de son pays, et servi de modèle à nombre de jeunes artistes maghrébins aujourd’hui internationalement reconnus. Ses toiles, liées très souvent au corps et à son environnement, se monnayent au prix fort. Son œuvre la plus chère Shéhérazade ou la mémoire de nour a été cédée en mai 2014 à la Compagnie marocaine des œuvres et objets d’Art (CMOOA) à hauteur de 2,1 millions de dirhams.
Si Kacimi, au fil de son parcours, a parfois accompagné tel ou tel groupe, il a le plus souvent bifurqué vers des sentiers solitaires. Moins par esprit de dissidence que par besoin d’éviter le confinement. De cette phobie de claustration provient son rejet viscéral de toute obédience à un système, à une école ou un courant. Au grand dam des catalogueurs patentés, qui se retrouvent désemparés face à ses fresques où s’estompe la commode opposition entre abstraction et figuration. Implacablement rebelle aux infertiles conventions, obstinément sourde aux appels des sirènes des modes tapageuses, la peinture de Kacimi affirme son unicité et impose, par son art de la matière et par le jeu subtil des transparences, sa profondeur. Elle est à nulle autre pareille.